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PATRIMOINE

Hommage à Jean Riboud, fils de Jacques Riboud, figure fondatrice de Maurepas

Nous avons appris avec tristesse le décès de Jean Riboud, fils de Jacques Riboud, figure fondatrice de notre ville nouvelle.

Homme discret et passionné d'urbanisme, il a contribué à faire vivre l'héritage de son père à Maurepas. Ce fut le cas notamment avec l'installation de la sculpture rénovée La Danse de Gérard Ramon sur la sculpture éponyme. Son attachement à une ville humaine, verte et culturelle restera dans nos mémoires. Nous adressons à sa famille et à ses proches nos sincères condoléances.

C’est justement à travers le regard de sa sœur, Olivia Riboud, que l’on mesure tout le chemin qu’il a parcouru, ainsi que l’attachement profond qu’il portait à Maurepas :

"Jean Riboud est devenu un Maurepasien le jour de ses 16 ans. L'année où la ville de Maurepas sortait de terre, en 1966.

A bicyclette derrière son père Jacques Riboud, il parcourait les chantiers en cours dans la boue, et sillonnait les quartiers, la Malmedonne, Villeneuve, les Mousseaux…, découvrant au fil du temps la Maison des Associations, le Centre médical, l'église, la gendarmerie, l'hôtel des Postes, l'école, le marché forain… Participant ainsi année après année à la naissance de la ville, il devint Maurepasien.

 En effet, Jacques Riboud aimait connaître et interroger les habitants de Maurepas en construction - pour lequel il avait fondé la société SOPEREF, s'inquiétant de leur confort, de leurs réactions, de leurs préoccupations. Jean Riboud adhéra pleinement à cet attachement profond de son père et à ses exigences afin que Maurepas habité soit d'abord, selon l'expression d'un habitant, "un nid où il fait bon vivre, et non un dortoir".

Par la suite, Jean Riboud fit de même, il parcourait les quartiers, enquêtant auprès des habitants, rapportant leur déception " Ah, M. Riboud, ce n'est plus le Maurepas que j'ai connu en 1979", ou bien leur contentement, "Les Maurepasiens ne connaissent pas leur chance !, vive Maurepas !" Et de même avec les maires successifs de la ville, il se souciait de ses relations de bonne entente constructive avec eux, depuis Michel Miserey jusqu'à l'actuel maire Grégory Garestier sans oublier Georges Mougeot.

 Jean Riboud travailla sans relâche pour garder vivantes les idées de son père, tout en innovant et en imprimant sa patte. Entre autre, en installant la statue de la Danse de Ramon en centre-ville. Embellissement tel que l'avaient été la fresque en céramique de la Poste et la mosaïque sur la façade de l'hôtel Mercure. Ce centre-ville, cœur battant de Maurepas, qui est resté pour lui jusqu'au bout un sujet sensible tant il s'en préoccupait : fermeture des commerces, ouverture de la Nouvelle cantharide, réfection du Marché couvert…

 Jean Riboud, architecte diplômé des Beaux-Arts, et Jacques Riboud formaient parfois un duo houleux, mais sur un point ils s'accordaient pleinement, leur opposition totale aux théories de Le Corbusier. Tous deux adeptes de l'habitat à taille humaine dans un urbanisme harmonieux et complet offrant équipements et services aux nouveaux habitants tandis que se construisaient les maisons.

Jean Riboud fit construire le bel ensemble de la résidence Villa Aurea dans un style original pourvue de coursives fleuries avec un cachet italien assorti en couleurs et matériaux avec son voisin l'hôtel Mercure.

 L'idée de construire le Grand Hôtel de Maurepas, devenu Mercure par la suite, venait d'une enquête faite par Jacques Riboud auprès des Britanniques spécialistes des villes nouvelles qui considéraient l'hôtel comme un complément indispensable à la ville. 

Jean Riboud s'employa sans relâche à la conservation, rénovation et embellissement de l'hôtel, pour en faire davantage qu'un établissement commercial d'hébergement, un lieu de bien être convivial et festif, doté d'un certain luxe esthétique, destiné aux Maurepasiens comme aux voyageurs. Il fit décorer l'intérieur dans un style art déco en souvenir de ses parents, aménagea le jardin agrémenté d'une statue de Ramon, fit installer au sous sol une salle de fitness, créa une terrasse en prolongement extérieur de la salle à manger.

 Jamais Jean Riboud ne prit sa retraite de la société Soperef. C'eut été pour lui une déloyauté vis-à-vis de la société, et de la ville de Maurepas qui lui tenait à cœur depuis ses jeunes années, et à laquelle il s'était donné sans réserve.

 Puisse la relève poursuive son œuvre , fidèle à l'attachement sans faille de Jean Riboud pour Maurepas. " - Olivia Riboud