Adèle et André Lambert

 

Un couple de maurepasiens « justes parmi les nations »

Habitant à Maurepas, Adèle et André Lambert ont sauvé la famille Zimbler lors de la Seconde Guerre mondiale.

Le récit débute quelques années auparavant. Tenant une épicerie à Paris, la famille Zimbler eut la joie de s’agrandir en 1926 avec la petite Odette. Elle fut dès lors placée en nourrice chez Adèle et André Lambert durant sept ans à Maurepas. La jeune fille retourna chez ses parents en 1933 à Paris.

 

D’origine juive, la famille Zimbler fut arrêtée lors de la rafle du Vel’ d’Hiv’ le 16 juillet 1942 puis internée à Drancy. Cet événement de juillet, à la demande du troisième Reich, a été réalisé par la police française. En effet, 13 152 juifs ont été arrêtés lors de cette funeste nuit. La famille Zimbler est impuissante face à cette situation.

C’est grâce à un travail de coopération effectué par leurs familles et amis qu’ils ont pu sortir de l’enfer. En effet, Charlotte Klein, tante d’Odette, en alliance avec Guy Schuler, maire de Maurepas, résistant et beau-fils de la famille Lambert, réussirent à obtenir de faux certificats attestant que la jeune fille participait à l’effort de guerre allemand en travaillant dans l’industrie de la fourrure. La famille Lambert qui avait déjà accueilli la jeune fille dès son plus jeune âge, recommença, mais cette fois-ci pour la cacher et la protéger. Les parents Zimbler s’étaient quant à eux réfugiés et cachés à Paris.

 

En 1944, sans hésitations la famille Lambert alla chercher les parents à Paris pour les accueillir à Maurepas. Conscients de la douleur et du traumatisme enduré, c’est avec honneur qu’Adèle et André Lambert ont cédé leur chambre à coucher à la famille Zimbler. Les deux épiciers juifs et leur fille ont obtenu asile et bienveillance de la part de la famille Lambert jusqu’à la fin de la guerre.

 

Pour honorer le courage ainsi que la détermination d’Adèle et d’André LAMBERT auprès de la famille Zimbler, tous deux ont reçu en 1996 la distinction de « Juste parmi les Nations » à titre posthume décerné par l’institut international pour la mémoire de la shoah, Yad Vashem. Selon Simone Veil (1927-2017), résistante et déportée, "En honorant ceux qui ont refusé de se plier à la fatalité de la volonté exterminatrice de l’idéologie nazie, la médaille des Justes contribue à rétablir l’Histoire dans sa vérité". 

 

Maurepas à son tour rend honneur à Adèle et André Lambert en attribuant leur nom à la résidence étudiante. L’Histoire est présente et ne doit pas être oubliée.